Je suis née en l977 à Racibórz en Pologne. En 2014, j’ai été adoptée par la France et j’ai maintenant la double nationalité. Je vis et travaille à Gilly-lès-Cîteaux, en Bourgogne. Je me questionne beaucoup sur mon identité et l’identité des autres.

Pendant les cinq années de mes études à l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie, j’ai réalisé chaque jour un travail très classique, analysant les proportions de modèles vivants et dessinant des natures mortes. En 2003, à l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon, j’ai été encouragée par mes professeurs à me convertir à la photographie. Je travaille depuis dans différents médias. En ce moment, je développe davantage la peinture à l’huile, l’aquarelle, le dessin, et le collage en m’inspirant souvent de mes photos. Pour créer mon univers à la fois précis et parfois ambigu, j’utilise la superposition, ou juxtaposition, des lignes, des couches de papier, des images, des formes, des techniques.


Je trouve mon inspiration dans plusieurs domaines et sujets : le symbolisme, le dualisme, la femme, la nature, l’enfance, le dessin d’enfant, la psychologie, la psychanalyse et Carl Gustav Jung, les contes de fées, le folklore polonais, la tradition, le bestiaire, l’anthropomorphisme, l’alchimie, la spiritualité, la broderie, la mer, les nuages. 

Étant la fille d’un clown et venant du monde des forains, j’aime beaucoup glisser dans mes créations l’humeur, l’autodérision, l’ironie, le grotesque, l’ambiguïté, mais aussi le calme, la joie, le bonheur et le sacré.


Mes deux couleurs de préférence, le bleu et le rose, me permettent de m’exprimer de façon plus minimaliste, mais ont pour moi aussi plusieurs aspects symboliques. Le bleu est pour moi l’énergie masculine, l’Animus, l’élément de l’eau, la mer, le ciel, la sérénité, le calme, la force, la vérité, la sagesse, la dignité, l’évasion ou la liberté. Le rose est l’énergie féminine, l’Anima, la douceur, l’enfance, l’optimisme, ou la nudité et la sexualité. Leur duo me permet de créer une ambiance de dualité ou de rêverie. Le rose m’aide à adoucir la violence de certains sujets. Parfois, j’essaie de « bonboniser » les thèmes tristes ou violents.


On trouve deux types d’œuvres dans mon travail : les paysages et les compositions figuratives. 

Les paysages sont le plus souvent créés en technique mixte, un mélange d’aquarelle, de dessin et de collage, avec du papier recyclé que je prends plaisir à déchirer et à coller morceau par morceau, couche par couche. La maîtrise du geste pour déchirer le papier et positionner les petits morceaux me donne énormément de satisfaction. Travailler avec le papier, toucher sa matière, sa texture me permet d’être dans un flow et un calme qui frôlent la méditation. C’est cette atmosphère que j’essaie de créer dans mes paysages.

Les compositions figuratives comprennent des portraits et des autoportraits. Ces œuvres, traduisent davantage une atmosphère « violente » où l’autodérision, l’ambiguïté, et le grotesque priment. L’autoportrait est le moyen le plus direct de m’exprimer et de montrer qui je suis (Double nationalité, Avant accouchement …).

Actuellement, je suis fascinée par les dessins d’enfants qui m’inspirent énormément par leur simplicité, leur côté primitif, symbolique et primordial. Ils ont en plus souvent un aspect joyeux, grotesque ou humoristique. Comme Françoise Dolto, je prends plaisir à créer mes archives, ma banque d’images, de dessins et d’objets parlant de l’enfant et de l’enfance.


* * * 


Mon œuvre questionne la vie, la mort, l’identité, l’enfance.

C’est Carpe diem et Memento mori.

C’est d’où je viens, qui je suis, et où je vais. 

C’est pour le meilleur et pour le pire.




                                                                                                            Gilly-lès-Cîteaux, 2022


                                    Agnieszka Podgórska


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